Au vu de la situation socio-économique précaire actuelle qui caractérise la République démocratique du Congo, la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) rappelle jeudi 31 octobre à Félix Tshisekedi l’urgence d’améliorer le bien-être des congolais.
Dans un mémorandum signé par tous les évêques de la RDC déposé en main propre à Tshisekedi en juin et rendu public jeudi 31 octobre, les évêques disent avoir publié ce document suite à la situation socio-économique voire sécuritaire précaire aux côtés de l’actualité frappante sur la révision ou le changement de la constitution.
Le secrétaire général de la CENCO, monseigneur Donatien Shole, signale que les recommandations ont été bien accueillies par le président de la République qui a d’ailleurs reconnu l’objectivité de l’analyse faite par les évêques. Ce en commentant certains points du document.
« Il a reconnu l’objectivité de l’analyse faite par les évêques en commentant, même en disant qu’il ne fait pas être congolais pour reconnaître ce que vous dîtes. Donc, c’était vraiment accueilli positivement, une belle ambiance de façon générale », déclare monseigneur Donatien Nshole.
En parlant de la constitution, le secrétaire de la CENCO rappelle que Félix Tshisekedi avait signalé qu’il ne serait pas indiqué d’aller dans le sens d’un référendum pour consulter la population afin d’avoir son avis sur une probable révision ou changement de la constitution congolaise.
À cela, Mgr Donatien Nshole note que le président a signifié qu’il n’a pas l’intention de briguer un autre mandat.
« Le président avait déclaré que ce ne serait pas indiqué d’aller dans le sens d’un référendum pour consulter la population, parce que qui dit référendum dit élection, la situation sociale est telle qu’on a besoin de l’argent. Et puis il est revenu sur le fait qu’il n’a pas l’intention de prolonger son mandat, il est démocrate, il va se référer à la Constitution », a rappelé Mgr Nshole.
Cependant, la CENCO craint que la révision ou le changement de la Constitution risque de déstabiliser le pays, si elle n’est pas bien traitée. Tout en recommandant au président de protéger les articles verrouillés de la Constitution, la CENCO pense qu’un examen judicieux devrait être fait avant tout engagement.
« Nous vous prions de bien examiner tous les aspects y afférents avant de vous engager. D’ores et déjà, nous vous exhortons à veiller à ce qu’on ne touche pas aux articles verrouillés que nous avions protégés ensemble quand vous étiez dans l’opposition. Agir autrement exposerait le pays à des tensions sociales difficiles à gérer au moment où nous avons plus besoin de cohésion nationale », rappelaient les archevêques et évêques en juin 2024.
Tout en encourageant le chef de l’État pour la mise en place de la gratuité de l’enseignement et de la maternité aux côtés du programme de 145 territoires et autres projets sociaux, les prélats catholiques pensent que Tshisekedi devrait améliorer la gestion de ces activités.
Par ailleurs, la CENCO s’inquiète de la situation sociale de la population congolaise qui continue à vivre dans des conditions plus que préoccupantes sans infrastructures de base, une pauvreté honteuse.
« Plus déconcertant est le fait que, dans ces conditions décriées, la dette publique de l’État ne fait qu’augmenter de façon vertigineuse jusqu’à atteindre près de 10 milliards de dollars américains », regrette la CENCO.
Cette déclaration a été rendue publique alors que la question de la révision ou du changement de la constitution de la RDC fait couler des réactions dans la classe politique et la société civile du pays.
Glodi Mirembe